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Joyeux Noël!
Premier Noël sans N. depuis 6 ans. Ça va, je gère. Bon, je t'avoue que j'ai jeté un œil sur son profil Facebook. Elle a changé sa couverture :
"Je te souhaite de marcher sur un Légo.
(Rien de personnel!)"
J'pense encore trop à elle. Beaucoup trop à mon gout.
M'enfin bon... Comme j't'ai dit, je gère. J'essaye. Et sans cachet depuis 4 jours!
Prochaine étape : Recommencer à vivre.
Sortir. Voir des gens. Lâcher les jeux vidéos. Tout ça quoi. Ne plus faire l’Hermite.
Et puis aussi, baiser! J'croise les doigts! Parce qu'il faut que je t'avoue que "ça commence à gratter" comme on dit. J'ai envie de sexe! De bécoter, caresser, effleurer, embrasser ,étreindre, lécher, serrer, griffer, mordre, sucer, toucher, pénétrer, ...
Et puis aussi de rouler des pelles! Plein! Jouer avec la langue. Jouer avec des langues!
Mettre la main à la patte, dans la culotte, au cul, au panier.
Ouais... Ce qu'il me faudrait, c'est une bonne partie de jambes en l'air!
Qui veut jouer? Hum?
Hey! Salut!
J'me suis arrêtée prendre des clopes au bar tabac du rond point. Celui où il y a plus de gens à la bière qu'au café. J'suis rentrée côté clopes. Y'avait une dame devant. Du coup je jette un oeil au comptoir, si mon pote était là. Il bosse là depuis un moment maintenant.
Et là... Le flash bordel!
Qui c'est que je te vois derriére le comptoir en train de remplir des chopines de binouzes??? Liquifiée sur place! J'vous l'donne dans le mille! N.! P'ting!
Quand mon pote m'a lancé "Hey! Salut!", j'peux te dire que j'étais direct, en train de regarder mes pieds. J'te lui ai collé un vent du feu de Dieu!
J'ai demandé, et payé mes cigarettes, et j'suis vite sortie sans me retourner.
Merde! P'ting!
J'te jure qu'aujourdh'ui, va savoir pourquoi, je sentais que j'allais tomber nez à nez avec elle! Et bim! En plein dans l'mille.
Comme quoi, j'suis p'têt pas encore assez forte pour lui faire face. Parceque j't'ai pas dit aussi.
J'ai arrêté mes médocs Jeudi. Sauf que, sauf que. Samedi matin, direct au réveil, le drame!
J'ai failli repleurer ma race! Attends! C'est pas tout! En plus d'en plus, j'ai mes "pétasses" qui ont débarquées! Truc de ouf comment je me suis retrouvée au fin du gouffre en deux-deux.
Direct, j'ai repris un cachet.
Celui de ce matin était le dernier. Aprés, faudra faire avec.
Alors j'bad trip depuis que je l'ai croisée ce matin. J'me sens pas assez forte. J'ai grave la trouille bordel!
Ouais...
J'me sens comme ça. La peur au ventre. Plus d'énergie pour affronter ou lutter...
J'veux pas! J'veux plus!
I don't have time...
J'ai pas l'temps.
J'ai plus de temps à perdre avec toutes ces conneries.
Bullshit.
J'ai d'autres choses à foutre.
J'en ai d'autres à fourrer, comme tes coups.
Souvent, la nuit, je pense à N.
La haine. Non. Juste comment dire.
Se motiver au cas où elle reviendrait à la charge.
Je m'imagine toutes les situations possibles.
Tous les scénarios et même les dialogues.
J'aime être prise mais pas au dépourvu.
Je sais le pouvoir de tes belles paroles, et celui de tes yeux.
Je me fais des films.
Pour parer à toutes les situations.
Sait-on jamais...
Mais sinon, le reste du temps, j'ai pas l'temps.
J'ai plus de temps à perdre à penser à toi.
Voilà...
"Non mais ça va pas? Pour qui tu me prends?
Je ne l'ai pas revue depuis la fin de son contrat!"
Menteuse. Lâche. Perverse. Égoïste. Instable. Froide. Calculatrice. Cruelle. Pleureuse. Inconstante. Compliquée. Irrespectueuse. Immature. Sournoise. Mesquine. Fourbe. Assistée. Manipulatrice. Mythomane. Sado. Versatile. Ringarde. Surperficielle. Triste. Vaniteuse. Insatisfaite. Arriviste. Interressée. Dragueuse. Baratineuse. Capricieuse. Égocentrique. Jalouse. Posséssive. Hypocrite. Méchante. Prétentieuse. Hautaine. Pessimiste. Négative. Introvertie. Renfermée. Asociale. Lunatique. Agressive. Blessante. Impatiente. Inculte. Complexée. Narcissique. Persécutrice. Colérique. Diabolique. Malhonnête. Humiliante. Profiteuse. Macho. Puérile. Radine. Sombre. Vulgaire. (Liste non exhaustive...)
Voilà.
Et tu sais quoi?
T'as toujours dit qu'il n'y avait que moi qui te connaissais si bien.
Alors voilà.
Je te prends enfin qui tu es vraiment.
C'est ce que tu es.
Le truc...
J'aime m'asseoir, la nuit sur le petit muret derrière la cathédrale.
Je m’assois, là, je me roule un splif, et j'admire.
Les lumières, la nuit, sur ces murs en calcaire jaune, c'est juste "waouw", et si calme.
J'aime me coller de la zick dans les oreilles, plein volume.
Je reste là juste le temps d'avaler autant de fumée que je peux.
J'apprends à reprendre mon souffle.
Je reste là le temps que le froid me glace les os.
Ensuite, je rentre.
Doucement, la tête enfoncée dans les épaules, le son toujours dans le casque.
J'aime ce rituel.
J'aime ce rituel parce que c'est un des rares qu'il me reste.
Tu sais, c'est le genre de truc solitaire, qu'on fait, et qu'on ne raconte à personne.
Ces machins là, ça se partage pas. Ça se vit seule.
En fait, c'est le seul truc qu'il me reste de mon "moi" d'avant.
J'ai pas envie qu'il meurt comme tout le reste...
Avec les autres...
C'est mon truc.
Ça va. Je vais bien.
Ça va. Je vais bien.
J'ai gagné une semaine de plus d'arrêt "maladie". Dépression. C'est comme ça que l'on appelle mon état. Dépression. On dirait la météo.
C'est comme cela que l'on appelle les gens qui lâchent la tête, qui pleurent la tête enfouie sous un plaid.
Je ne pleure plus. Plus de précipitations. Saison sèche.
Ça va. Je vais bien.
Comme vous...
Étendue, là, les yeux rivés sur le plafond.
Doit on devenir comme les autres? Ne plus faire confiance, avoir peur. Peur d'être trahie, peur que les gens qu'on aime et qui sont censés nous aimer foutent des coups de couteau dans tout ça? Un coup de pied dans la fourmilière de sentiments?
Doit on gommer nos valeurs pour entrer dans le moule?
C'est donc ça leur vie? Baisser les bras, ne pas se battre pour le bonheur comme s'il était un dut? Perdre patience, aller voir ailleurs s'il y est?
Doit on juste baiser les gens, les torturer, et y obtenir un quelconque bénéfice? Doit on exulter de mettre des gens plus bas que terre?
C'est donc ça le monde? Piétiner, balafrer, faire souffrir et en jouir?
Comment trouver une place là dedans? Se fondre dans la foule et passer à la moulinette toutes nos belles valeurs? Agir comme eux?
Comment se protéger? Comment tenir les chien(ne)s loin de nous?
Et s'ils sentaient qu'on était différents, et s'ils savaient qu'avec nous, ils pouvaient tester leurs pires desseins? Nous abattre froidement, sans états d'âme.
Et nous? Là dedans?
Subir et se battre?
Je ne joue pas le même jeu. Je ne joue pas avec les mêmes règles. Je ne veux pas devenir un bourreau. Sure que ça, ça ne me rendrait pas heureuse.
Comment peut on vivre en ayant "ça" sur la conscience?
Je suis trop bonne, trop conne. Ouais, j'suis comme ça. Et tu sais quoi? Qu'importe les cicatrices, les entailles, les coups. Je ne changerai pas. Je ne suis et ne serais jamais une "comme vous", ni une "comme toi".
Rien...
Ça ne me fait plus rien.
Je ne ressens plus rien.
Après des jours entiers à souffrir dans la plus petite parcelle de peau, comme si on l'avait lacérée à coups de scalpel, je suis vidée, étripée, éventrée.
Je gis. Tripes à l'air.
Je n'ai plus mal. Je ne souffre plus. Je n'ai plus faim. Plus d'envie non plus.
Tu sais quoi?
Je n'ai même plus envie de voir des gens. Parler m'agace. Je voudrais tuer mon cerveau avec un coton tige.
Je fume. Je fume beaucoup. Trop...
Besoin de souffler...
Faut attendre, être patiente, que ça cicatrise, avec la peur au ventre. La peur qu'on m'arrache mes croutes toutes neuves. Peur de reprendre un coup de pioche derriére la tête.
Comme on dit, "wait & see"...
