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faits divers
Louche...
Il suffit d'un seul petit coup d'œil.
Un regard qui en dit long.
Un pas discret, hésitant.
Un pas très furtif, insistant.
Un bestial, qui dit "Baise moi!".
Un silencieux qui laisse rêveuse.
Un appuyé qui ne te lâche plus.
Un en coin qui tourne pas rond.
Un qui part en couille, ou en ovaire.
Un foudroyant qui ne sourcille pas.
Un méfiant, très catholique.
Un qui fusille, inquisiteur.
C'est bon, on arrête là...
Cette pendule et son putain de tic tac qui me rappelle que ma vie file.
Je ne t'ai pas parlé depuis un moment. Comme on dit, j'en ai gros.
Hier, j'étais heureuse. Je me faisais un plaisir d'aller passer la soirée avec S. et sa copine. J'avais prévu un repas cool. Je pensais arriver, boire une bière, papoter en cuisinant. Tu sais, une soirée un peu calme dans l’abîme de mes débilités du moment. Une soirée "normale". Sans drogue, sans alcool, sans sexe, sans rien. Un truc sain.
Puis ça a dérapé. A peine une demi heure plus tard, je partais en trombe, moteur vrombissant.
Une seule phrase à suffit à me faire dégoupiller : " C'est bon, on arrête là".
Je me suis garée au milieu de nulle part, dans un champs. Le soleil se couchait. J'ai allumé une clope, et j'ai chialé, là, comme ça.
Tu sais, ça faisait un moment que je n'avais pas senti la brûlure des larmes, la colère, la déception. J'ai crié, ça m'a fait du bien. Je suis rentrée. Un trait, un verre, un splif. Les unes après les autres. Jusqu'à ce que tout soit calme. Faire taire les brûlures et mon neurone.
J'ai coupé les ponts. Par sms. Connasse que je suis. Pas envie de discuter, pas besoin de me disculper. Mode avion ON. Juste la défonce et moi.
Tu sais comme je suis, j'aime pas le conflit. Et mon putain de HPI qui me sous fifre. J'avais pas envie. Je ne veux plus me justifier. Pourquoi faire? Personne n'est prêt à entendre ce que j'ai à dire. Personne ne veut se voir confronté à mes analyses ou mes ressentis.
Comment je me sens ce matin?
Si je suis honnête avec toi, et tu sais que je le suis, ça faisait un moment déjà que ça me courrait sur le haricot. Une option. J'ai le sentiment de l'être devenue. Pas de temps, plus de vraies discussions, encore moins d'affinités. Je suis partagée entre mon amour propre, qui me dit qu'il est fier de moi, et la culpabilité. Pas une de celles qui te font porter un poids bien trop lourd pour tes épaules. Plutôt une de celle qui te sussure doucement dans le creux de l'oreille, que ça aurait dut se passer autrement. Plus comme un échange, une discussion posée. C'est ainsi. On ne rembobine pas. On assume. On continu son chemin, et tant pis s'il est sinueux et que je le parcoure seule. Mon amour propre. Mon leitmotiv.
Pourtant, elle va me manquer. La vieille bicoque que je suis va se retrouvée une fois de plus dépouillée. Un peu plus rabougrie, fissurée. Tant pis! S'il faut enlever le lierre qui l'entoure et quelques pierres avec, j'coupe dans le vif à grands coups de sécateur.
Il faudra aussi que je te parle d'autres choses. Mais pas aujourd'hui. Le fait de te parler réveille mon neurone. Et je préfère qu'il se taise. Je veux passer une bonne journée...
Ça fait du bien.
Réveillée. Mon nez dans son cou, ses cheveux qui me chatouillent le visage. Mes seins contre son dos. Son cul collé à ma chatte. La sueur entre nos peaux. Je me rends compte que ma main tient son petit sein. Une petite pomme. Je n'ose plus bouger. Je ferme les yeux et je sonde sa respiration. Calme. Elle dort...
Je garde les yeux clos. Je revis cette soirée. Un frisson me parcoure. Comme un coup de foudre. Le premier baisé. Électrocutant. Les doigts dans la prise. Sous tension.
Elle bouge. Se décolle de ma peau. Je sens un courant d'air froid. Je frémis encore. Elle s'étire en grognant, me sourit, m'entoure de ses bras. Et cette façon de me regarder. Elle m'embrasse tendrement et se blottit contre moi.
Pas un mot mais je sens qu'elle sourit... Et moi aussi. Comme ça. L'air de rien, on était bien, là, toutes les deux dans ce silence même pas pesant. Et tu sais quoi? Ça fait du bien.
Ton gars...
Hey meuf! J'suis ton gars! Si si!
Un vrai, mais sans les muscles et sans les tatouages.
J'ai pas de blouson de moto, ni d'ailleurs de bécanes.
J'ai pas la fortune de Crésus, ni le charme de James Dean
Mais j'suis ton gars pour sure!
M'enfin, si tu veux bien...
Ça ira... Wé... Ça va aller...
Pute à fric. Reste à terre.
Remonte. Descends.
Froid. Chaud. Bas. Haut.
Pas de haine. Que des chaines.
J'veux pas de bite.
Pas dans mon pétard.
Smoke! Smoke! Poke! Poke!
Gémeaux. Double poney.
Reste à terre. C'est un piège!
Parasite. Paradis.
C'est terrible dans ma tête.
Mauvaise pensée...
Ce qui fait mal quand on se fait larguer, c'est pas le fait qu'une histoire se finisse.
Peu importe l'épaisseur du bouquin, toutes les histoires ont une fin.
Ce qui fait mal, c'est de se rendre compte que non, personne ne peut nous aimer pour de vrai.
Enfin presque personne. Moi je m'aime. Il parait que c'est l'essentiel...
Je pensais vraiment qu'avec elle, c'était pour de vrai.
Je pensais qu'elle pouvait peut être m'aimer vraiment pour de vrai...
Je pense mal!
La fille...
La fille...
Tu sais? Non forcément tu sais pas, j't'ai pas dis encore.
Y'a E. qui est venue dans le coin, avec des potes. Du coup, bien sur, elle m'a contactée. J'ai hésité et puis... Et puis quoi? Je risque quoi de revoir des "anciennes maîtresses"?
Je suis donc allée les rejoindre à leur gite. Bizarrement, c'était bien de les revoir tous. Des gens "normaux", bien dans leur peau. Rares!
J'étais dans la cuisine avec E., en train de se déboucher une p'tite bouteille de "pink", tout en papotant. Et là, "La fille" est arrivée, smile aux lèvres.
J'te jure, j'ai flashé direct! Un truc de dingue! J'crois même que j'ai dut rougir un peu quand elle m'a collé la bise... Et un peu bafouillé aussi. Ça a fait rire E. qui m'a fait un clin d’œil "presque" discret...
J'sais pas bien comment interpréter tout ça. M'enfin, au final je m'en fous un peu!
On a passé la soirée dans le jardin, loupiotes, bougies, ciel étoilé. J'ai essayé de ne pas trop regarder "La fille". Ça ne se fait pas... Mais c'était pas fastoch', surtout après quelques cigarettes aromatisées et mojitos bien tassés. Je me suis surprise plusieurs fois à capter, à boire ses paroles, les yeux rivés sur sa bouche... Je crois bien qu'elle m'a grillée, et je crois bien aussi que ça ne l'a pas mise mal à l'aise du tout, elle souriait toutes dents dehors.
Au final, elle s'appelle M. et je déteste ce prénom! Le même que ma mère! P'ting! Fallait bien une couille dans la matrice!
A la fin du repas, je me suis retrouvée à faire les cafés avec elle dans la cuisine. Elle "était venue m'aider, pour ne pas que j'ai peur toute seule ou que je m'ennuie d'elle".
Ouais! Ouais! C'est ce qu'elle m'a dit!
Mais tu me connais, sur le coup, j'ai pas fait vraiment gaffe. J'ai sorti deux ou trois conneries... Et j'ai eu un frisson quand en rigolant elle a posé sa main sur mon épaule...
Ce que je peux être gourde quand je suis, disons troublée? Ouais troublée...
On a distribué les cafés et nous nous sommes retrouvés avec E., J., et M. à squatter les transats au fond du jardin. Tu sais quoi? Cette fille en plus d'être belle, très très très charmante, est drôle et cultivée! Ouais! On a papoté comme si on s'était toujours connues. La gêne du départ s'est volatilisée! Pouf!
Quand j'ai décidé de partir, E. a insisté pour que je reste, au moins encore un peu... Elle m'a même proposé une place dans son grand lit! Pour rire bien sur...
J'ai dit aurevoir à toute la troupe, et j'ai constaté que M. sentait super bon, une odeur d'amande douce... Elle m'a collé deux bises très... Je ne sais pas, peut être ai-je mal interprété, ou peut être aussi qu'elle embrasse les gens comme ça. Parfois, on se fait des films pour rien, on imagine, on voit des choses qui n'y sont pas...
Mais bordel! Fallait vite que je m'enfuis! Quand elle m'a regardé droit dans les yeux en me disant "à très bientôt", un tas d'idées pas très catho m'ont traversées l'esprit! Comme celle de poser mes lévres sur les siennes... Par exemple...
Mais, tu comprends, la tentation, "la fille", tout ça... Je ne pouvais pas rester, je sentais que j'aurais pu céder, j'en avais envie, mais, puisqu'il y a toujours un "mais", j'ai pensé à N...
Je ne suis pas cette salope qui cède, qui trompe, qui se laisse tenter...
Mais bordel! J'en avais envie!
Egoïste
J'suis bourrée et "égoïste".
C'est bizarre comme ce mot peut me rendre dingue!
Il me fait sortir de mes gongs...
Hors de moi...
J'me reconnais plus...
J'envoie valser...
J'envoie paître!
Nan mais???
Egoiste??? Vraiment??? Moi???
Nan mais j'hallucine...
Mais VRAIMENT!
